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 ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange)

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Nahash Kipling


Messages : 35
Date d'inscription : 17/06/2016
MessageSujet: ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange)   ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange) EmptySam 9 Juil - 13:38



faire danser les serpents.

Il t’a échappé. Il a réussi à t’échapper. Ton petit Ange s’était envolé. Et il y avait cette rage brûlante au fond de ton estomac, cette rancœur au fond de ta poitrine. Parce qu’il s’était enfui et que tu devais alors le retrouver. Retrouver cette âme trop lumineuse qui t’appartient ; retrouver cet esprit vagabond qui est aussi léger qu’un courant d’air, un nuage dans le ciel trop bleu de l’été. Il n’était pas question que tu le laisses faire sa vie. Il n’était pas question que tu acceptes son absence sans rien dire. Il était à toi. À toi. Juste à toi. Et tu te fichais de tous ces pauvre fous qui pensaient l’apprivoiser le temps de quelques heures, le temps d’un rendez-vous. Tu te fichais de tous ces autres qui avaient été envoûté par les yeux trop clairs du Prince. Il t’appartenait. Alors quand tu as compris que son lit resterait vide, quand tu as compris qu’il avait préféré être libre, ton sang n’a fait qu’un tour. Il aurait pu tout avoir à tes côtés, tu lui aurais tout offert. Tout, excepté sa liberté. Son âme était marquée de ton sceau, du sceau des ténèbres dont tu l’as enveloppé. Il était ton Ange, ta jolie poupée aux mille merveilles. N’était-il donc pas heureux avec toi ? N’était-il pas le petit Prince qu’il rêvait d’être ? Bien d’autres que lui auraient voulu être à sa place, auraient tué pour être à sa place, pourquoi ne pouvait-il pas s’en contenter ? Que désirait-il, qu’espérait-il ?

Tu aurais pu attendre que le manque fasse effet. Tu aurais pu attendre qu’il vienne ramper à tes pieds. La satisfaction n’en aurait été que plus grande, de le voir s’agenouiller devant toi, implorant pour la guérison. T’implorant pour sa vie. Tu aurais aimé entendre sa petite voix fluette, ses jolis mots comme des caresses. Mais ça aurait été trop long, de l’attendre. Ça aurait été trop long, d’espérer revoir son minois de garçonnet passer les portes de chez toi – de chez lui. Alors tu l’as cherché. La rage au cœur et les idées embrouillées, tu l’as cherché jusqu’à ne plus dormir la nuit, jusqu’à le retrouver. Jusqu’à revoir ses boucles blondes comme les blés étinceler au soleil. Il paraissait si innocent, avec ce goût de liberté sur les lèvres. Il paraissait si inoffensif, ton petit Ange. Mais il réveillait en toi des démons encore inconnus. Il réveillait en toi des torrents de lave incandescente dont tu ne soupçonnais même pas l’existence. Et comme une ombre filante, tu te faufiles dans son dos, hume à nouveau l’odeur fraîche de fleur et d’herbe printanière qui émane de sa peau. « Tu m’as manqué petit Ange, tu susurres à son oreille, la voix doucereuse. Et moi, je t’ai manqué ? » Bien sûr que tu lui as manqué. Il ne peut pas se passer de toi, n’est-ce pas ? Dis-le. Dis-le que tu ne peux pas te passer de moi. Les longs doigts qui s’enroulent autour de son bras fins, l’attirent à l’abri des regards indiscrets. La foule compacte gigote autour de vous, telle une fourmilière. Et ton propre corps qui surplombe le sien, le bloque dans une ruelle trop sombre. Il n’y a finalement que ses grands yeux d’enfant qui illuminent l’obscurité. « Il ne faut plus jamais partir comme ça, Ange, grondes-tu en emprisonnant sa mâchoire de la poigne ferme de ta main. Hein ? Tu ne vas plus repartir maintenant, n’est-ce pas ? » Parce qu’il est à toi.


Dernière édition par Nahash Kipling le Lun 11 Juil - 13:33, édité 1 fois
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Ange Deloiseau


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MessageSujet: Re: ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange)   ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange) EmptySam 9 Juil - 21:07


Angie, Angelo, Ange. Tant de surnoms, un seul prénom, il hante tes pensées, enfant qui est parti découvrir le monde, enfant enlevé à une vie d’orphelin et de voleur. Une voix dans ta tête, toujours la même, voix grave et mains fortes. Souvenirs de la cage, du lit, des larmes, du verrou qui se tourne pour t’enfermer et les roses rouges éparpillées sur le lit où tu perdais toute trace de virginité, innocence envolée du corps mais pas de l’âme. Draps en velours rouge, le blond de tes cheveux tournant vers le roux flamboyant avec ses reflets ensoleillés, tu ressembles un peu plus à ton étoile, elle brille d’un éclat orangé et tourne vers le jaune, des yeux ambrés et des taches bleus à l’intérieur, une supplication d’être humain. Ne part pas Ange, pleure par Ange, bon retour Angelo. Les larmes que t’as fait verser, la panique tu as créé, seul être humain qui perturbe les cœurs et console les armes. Objets d’amour et de tendresse, objet de délicatesse qu’on aime briser et qu’on trouve magnifique. Rythme effréné d’une vie à deux cents à l’heure. Les membres ensorcelés, la voix brisée, tu es une indélicatesse dans un monde rempli de soie, tu as l’impression de ne pas être à ta place ni dans ce monde ni dans l’autre, drogue engourdissant tes mouvements et les visages flous de ceux qui prennent ce que tu détiens, le plaisir de voler une innocence précieuse, le désir d’avoir un enfant entre ses bras, mensonge éhonté de dire que tu es plus jeune que tu les mais les traits juvéniles sont audacieux. Le serpent rode, il te guette, il attend comme la peste qui veut tuer les sauveurs de l’humanité. Précieuses perles qui pourraient couler de tes joues et qui ne le font jamais, les larmes il semblerait que tu ne connaisses pas, cœur insensible encaissons et oublions la douleur d’une vie, diable miséricordieux qui s’abat sur tes insomnies et les voix des morts qui tranchent le peu de courage que tu détiens. Pourtant tu sembles rayonner, briller de mille feux, diamant brut, soleil qui t’offre son cœur, enfant d’Hélios. Et tu foules le sol de tes pieds, petite taille et les yeux remplis de fumée. Fraîcheur de ta peau, tu as l’odeur des fleurs et du soleil, la liberté condensée dans un seul être qui ne veut plus de cage. Grande, rugueuse, tel est la main qui encercle ton bras, peau chaude contre la tienne, congelée. Ce n’est pas habituel, la voix est comme sortie d’outre-tombe, pas de peur dans tes yeux, juste une incompréhension, une notion de familiarité avec l’odeur de l’homme qui t’attire dans un endroit sombre comme son âme. Douceur calculée et t’a le nez qui se fronce, t’aime pas ça. Petit Ange. Un frisson qui grimpe le long de l’échine, tu flippes malgré toi, tu sais que tu risques rien que les violences que t’as subi ces derniers jours arriveront pas tant que Nahash est là, t’as de l’espoir, un peu d’espoir.  « J’ai le droit de mentir ? » Insolence, limite insultante, c’est presque quotidien maintenant ça semble être une carapace que tu gardes pour te préserver. Une main dure qui attrape ta mâchoire, tu pourrais presque voir l’inquiétude et la haine dans ses yeux, t’as presque peur, presque. « À croire que j’ai seulement le choix de la cage où je veux être enfermé. » Tu craches, mauvais, la lune n’est pas là mais le soleil permet d’avoir la voix orageuse, menaçante presque. Tu n’es pas le roi de la peur, mais tu es le roi du soleil. Peau fine qui marque déjà de rouge, pression trop forte sur l’épiderme sensible. « Tu m’en empêcherais comment Nahash ? » Drogue, coups, tu n’es même plus impressionné, l’impression de ne rien ressentir s’ancre dans tes veines.
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Nahash Kipling


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MessageSujet: Re: ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange)   ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange) EmptyLun 11 Juil - 11:15



faire danser les serpents.

Une insolence mal placée. Le ton revêche et faussement brave qui déclenche comme un frisson glacé le long de ta colonne vertébrale. Il ne veut pas rentrer. Ton petit Ange a trop pris goût à sa liberté. Quelque part, tu en es blessé. Toi qui avais toujours veillé à lui offrir tout ce dont il pouvait avoir besoin, voilà comment tu étais remercié. Voilà comment le petit blond te montrait sa reconnaissance. Un sourire mauvais étire tes lèvres et tu sens presque les crocs d’une bête sauvage venir entailler ta bouche carmin. Alors il voulait montrer qu’il s’en sortait bien sans toi. Alors, il voulait montrer qu’il était devenu un grand garçon. Tu ne pouvais pas nier que cet élan de courage ne le rendait que plus attrayant. Ne le rendant que plus beau. Tu aimais cette nouvelle flamme au fond de ses iris, une flamme qui te disait qu’il ne voulait plus t’appartenir – plus jamais. « Tu te montres très ingrat, petit Ange, siffles-tu, la tête penchée sur le côté. Ce n’est pas ainsi que je t’ai appris à te comporter. » Ce n’est pas ainsi que tu as dressé l’animal. Il n’aurait jamais dû t’échapper, il n’aurait jamais dû s’enfuir. Il appartenait à ton monde, ton univers. Il appartenait au monstre en toi qui avait fait de lui sa jolie chose. Depuis quand avait-il le droit de te braver ? Depuis quand aimait-il te confronter ? Il avait pris bien de mauvaises manières dans les rues de la ville, au contact de ces êtres humains qui n’étaient pas à sa hauteur. Tu ne savais pas comment il en était arrivé là, mais ça ne te plaisait vraiment pas.

Lâchant sa mâchoire, tu viens plutôt agripper ses boucles blondes comme un soleil et tires vers l’arrière. Plantant un regard glacé de mécontentement dans le sien, tu contractes les mâchoires jusqu’à ce que la douleur siffle jusque dans tes tempes. Il y a ce bourdonnement terrible à tes oreilles qui devient comme une mélodie. Une mélodie qui te pousse à faire mal, toujours plus mal. « Oh mais je ne compte pas t’en empêcher, mon Ange, tu susurres doucement. Tu es libre de retourner à la rue, si tu le souhaites. Mais on sait tous les deux que tu finiras par revenir ramper à mes pieds comme un chien galeux. On sait tous les deux que tu finiras par rentrer un jour ou l’autre. » Parce que ton royaume était devenu sa maison, qu’il le veuille ou non. Parce que son âme était marquée de ta main, qu’il l’admette ou non. Ange était à toi et il le savait, au fond de lui. Comment survivrait-il, tout seul, là dehors ? Comment survivrait-il sans toi ? « Tu as besoin de moi. » Il avait besoin du monstre pour paraître si pur, si innocent ; il avait besoin de ce que tu étais pour se donner l’illusion d’être encore une âme capable d’être sauvée. Sans cela, sans toi, Ange n’était plus rien. Plus rien qu’un Petit Prince déchu qui ne valait pas grand-chose. Brutalement, tu attrapes sa bouche de la tienne, marque de possession comme pour lui rappeler où est sa place. Comme pour lui rappeler qu’il a accepté d’être à toi pour l’éternité. Ce n’est pas un baiser, c’est une morsure. C’est une blessure. Comme une cicatrice qui s’ouvre et saigne, fait couler l’amère vérité de vos lèvres scellées : jamais tu ne le laisseras t’échapper. « Tu es mien, Ange, tu grondes tout contre lui, ta main libre pressant contre ses reins. »
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Ange Deloiseau


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MessageSujet: Re: ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange)   ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange) EmptyLun 11 Juil - 17:32


Lèvres insolentes, rouge dévorant, passion, liberté effrayante d’un être qui a été enfermé presque toute sa vie, gamin perdu dans l’immensité carmine d’un monde qui le dépasse. Il ne comprend pas, la drogue devient le venin et chaque personne à une raison de faire ce qu’elle fait, c’est aussi simple que d’ouvrir une porte ou que de parler aux arbres. La réflexion n’est pas poussée plus loin, n’est-ce pas Ange ? Tu ne te demandes pas si tu fais du mal aux gens autour de toi quand tu pars, tu ne sais pas ce que signifie le mot « manque » ou bien, si, parfois des gens te manquent mais tu te dis que ce n’est pas la même chose de leur côté, gamin sans attache qui considère que son corps n’est rien de plus qu’une enveloppe charnelle et que c’est normal qu’on puisse en abusé et en abuser encore et encore, chaque jour de chaque année. Le temps finit par passer et l’oubli est une échappatoire attrayant pour tes yeux dépareillés. Regard envoûtant qu’on ne comprend pas, du bleu et de l’ambre croisé en une seule personne, deux côtés d’une carte qu’on s’amuserait à brûler subtilement pour sentir l’odeur du papier, comprendre l’inconnu et l’impossible c’est beaucoup trop dur alors autant ne pas essayer. Le serpent dresseur de fauve, voleur d’étoile, partisans de la douleur et se repentît de la guerre, esprit fatigué dans un corps glacé. L’insolence des iris dépareillés décide de se taire, sentiment négatif dans l’œsophage, la peur qui tord les boyaux, la peur de ces yeux trop bleus et des blessures encore tracées sur ta peau. « Pourquoi ? » Pourquoi quoi ? Pourquoi tout. Pourquoi la douleur dans ces yeux, pourquoi c’est mal de sortir et de voir le monde, pourquoi ? « Pourquoi je n'ai pas le droit d’être comme eux ? » Parce que tu es trop pure Ange, que le monde te défonce en même temps que tu le parcours, voix d’or, yeux d’angelot, innocence qui est encore plus profonde et ancrée dans tes os. Les humains sont des déchets, ils tuent, se rende malade et ne savent rien, t’es différent toi et le serpent l’est aussi. Une main dans tes cheveux, agrippant ta tignasse ou et flammes, tirant vers l’arrière et la douleur prend une place sur ton visage, une larme précieuse coulant le long de ta joue. Ça faisait longtemps Ange que t'avais pas ressenti ça, cette domination malsaine que le serpent exerce sur toi. « Tu voudrais que je rentre ? » Ça sonne douloureux dans les yeux de l’autre, il a de l’espoir, un espoir malsain que tu ne comprends pas, mais chez lui ça n’a jamais été chez toi, il n’y a pas de chambre décorée comme tu le voudrais, il n’y a qu’une version édulcorée d’une chambre pour enfants qui ne t’appartiendra jamais, il y a pourtant la rose et son globe de verre, mais elle ne t’aime pas, ne t’aimeras jamais, tu étais juste un joueur pour elle et tu le sais. Dix-neuf ans de vie sur cette planète, bientôt vingt ans où t’existes et tu ne sais pas où aller ni quoi faire. Besoin de lui, besoin du serpent et de son venin, tu aimerais être attaché à quelque chose mais tu ne l’es pas vraiment, le serpent ne t’a pas apprivoisé pour l’instant et tu ne sais pas s’il est capable de le faire. Un baiser, violence caractéristique des siens, des lèvres fermées qui se pressent l’une contre l’autre, un léger mouvement et tu le laisses passer, oublier totalement qui tu es pour l’instant. Nahash c’est le seul à vraiment avoir eu le droit de t’embrasser, c’est le seul qui a le droit de t’embrasser d’ailleurs, Nephtys était juste un baiser d’enfant, le serpent lui c’est tout autre chose, te laissant pantelant, la respiration difficile. Une main contre tes reins, t’approchant presque plus de lui, t’a juste une question qui fait le tour de ta tête. « Est-ce que tu m’aimes ? » Innocence non programmée dans cette question, comme si tout ce qu’il t’avait fait vivre pouvait être effacé avec un simple mot. « Nahash, est-ce que tu m’aimes ? » Tu as les sourcils presque froncés. « Si tu m’aimes, pourquoi tu laisses les autres me toucher ? » Des questions auxquelles tu as besoin d’une réponse avant que tout ne s’effondre, t’ont les mains sur ses épaules, une qui caresse sa joue et ton regard plongé dans le sien malgré la présence douloureuse dans tes cheveux.
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Nahash Kipling


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MessageSujet: Re: ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange)   ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange) EmptyMar 12 Juil - 9:49



faire danser les serpents.

Il y a comme une douce saveur d’épopée sur ses lèvres. Tu peux presque sentir ses envies de liberté à travers la morsure de ton baiser. Tu aurais voulu faire passer le venin jusque dans ses veines. Tu aurais voulu le ramener à ses chaînes. Il n’appartient qu’à ton monde, qu’à ton univers. Il n’appartient qu’à ton obscurité et tu refuses de le voir entrer dans la lumière. Ces autres ne méritent pas de poser un regard sur sa douce innocence. Ces autres ne méritent pas de profiter de sa tendresse et de sa candeur insolente. Il n’y a eu que toi depuis toutes ces années ; il n’y aura à jamais que toi pour l’éternité. Alors pourquoi ne le voit-il pas comme ça ? Pourquoi ton petit Ange s’évertue à te quitter, à vouloir te laisser ? Qu’y a-t-il de si beau dans ces entrailles infernales pour qu’il veuille les découvrir avec tant d’empressement, tant d’envie ? Peut-être voit-il des choses que tu es incapable de voir ; peut-être comprend-il ce que tu ne comprends pas. « Parce qu’ils ne te méritent pas, tu rétorques dans un murmure, plus tendre que tu ne l’aurais souhaité. Parce que ce monde n’est pas à ta hauteur. » Parce que tu m’appartiens et que je ne veux pas partager. Sentiment égoïste de possession qui te tord les entrailles. Qui te noue la gorge. Tu ne voulais pas te rendre compte que ton propre monde était bien vide sans lui. Tu ne veux pas te rendre compte que ton Petit Prince a beaucoup trop d’importance aujourd’hui, dépendance malsaine qui va dans les deux sens. Le blondinet est obligé de t’obéir. Le blondinet est obligé de rentrer. Parce que c’est ce que tu désires.

« Tu dois rentrer. » Les vagues de violence qui se déchaînent, qui s’échouent avec fracas sur la digue de ta raison. Les fondations qui vacillent. L’innocence dans ses yeux trop clairs qui te déstabilisent. Est-ce que tu le contrôles toujours, Nahash ? Est-ce que tu as toujours autant de pouvoir sur ce petit Angelot blond ? Il t’échappe, tu le sens. Il creuse comme un fossé immense entre vous, comme pour t’empêcher de le rejoindre. Comme pour t’empêcher de le rattraper. Il instaure cette distance pendant que d’autres que toi peuvent en profiter. Mais ne voit-il plus ta marque sur sa peau, ne sent-il plus ton aura tout autour de son être, l’enveloppant comme dans un linceul opaque ? Apparemment, non. Apparemment, il est arrivé à retrouver la vue. À retrouver la vie. Et sa question parvient à te déstabiliser un instant. Tu vois toute l’innocence pure dans son regard braqué sur toi. Espère-t-il que tu lui répondes oui, que tu lui fasses une déclaration d’amour enflammée comme dans les livres ? L’espoir est risible. L’espoir est douloureux. « L’amour, c’est pour les faibles, Ange, lâches-tu dans un grondement de bête. On ne vit pas dans un conte de fées, il n’existe pas de ‘ils vécurent heureux pour toujours’ et si je t’embrasse, tu ne vas pas te réveiller d’un profond sommeil. » Les sentiments ne sont finalement qu’une faille à l’intérieur. Une porte ouverte sur tout ce qui peut être si facilement détruit par autrui. Une fois qu’on a laissé entrer quelqu’un, il est difficile de l’en faire sortir. Tu arbores un étrange sourire, malsain et ironique. « Je fais pourtant preuve de beaucoup de tendresse à ton égard et tu as toujours été mieux loti que tous les autres, tu argues. Tu as toujours été au-dessus des autres. Et pourtant, tu n’es pas satisfait. Et pourtant, tu choisis de me fuir, de me laisser. Pourquoi ? Pourquoi n’es-tu pas heureux dans la vie que je te fais mener ? »
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Ange Deloiseau


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MessageSujet: Re: ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange)   ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange) EmptyMar 12 Juil - 19:10


Tic. Tac. Tic. Tac. Une pendule dans la tête, plus rien ne compte, la folie règne. Un rire comme des grelots, une rose sous un globe, un renard que l’on apprivoise, un serpent qui tue. Poésie sanglante, espoir d’un enfant. Jamais la vérité ne sera révélée, enfouie dans ta tête comme on cache un trésor, le conte retrace la vie, la mort, l’espoir, le désespoir. Un serpent qui glisse, qui mord, le venin dans le sang, le corps qui s’écroule dans le sable, les cheveux blonds s’éparpillant comme des étoiles, un visage d’enfant, innocent. Un mauvais sort, une ironie, une voix. Le sang qui coule sous une porte close, les hurlements qui vrillent les tympans. Il y a eu, des larmes, le serpent qui accourt et qui serre le petit prince contre lui, lui caressant les cheveux, mais la voix change et la beauté s’abime, tu pourrais avoir eu seize ans depuis toujours, tu as d’ailleurs l’air d’avoir cet âge, pourtant tu grandis, dix-neuf ans, bientôt vingt, et l'histoire grandie, elle ne change pas vraiment, les mêmes personnages dans les mêmes aventures. Pauvreté de l’âme, les larmes, le boa qui grandit en toi comme une maladie, la noirceur qui gobe la gentillesse. L’enfant entendrait presque son cou craquer sous la puissance de la main dans ses cheveux, Ange suprême qui attend la fin, les ailes pleines de son sang, le corps brisé par les épreuves. Tout est normal, tout est logique, rien d’étrange, l’abus du corps, du cerveau, la soumission de l’âme, c’est ça, c’est la pourriture qui s’installe et l’innocence qui se garde à l’aide de phrases douloureuses. « Le monde est plus important que moi. » La rose se fanera, le serpent muera, le renard grandira et le petit prince crèvera. C’est tout, c’est l’histoire, une chose à accomplir sur terre, revenir sur une planète qui n’est plus la sienne et qui a implosé, âme à sauver qu’on enterre encore un peu plus chaque jour. « Tu mens. Comme d’habitude. Je suis la cible à abattre et tu le sais. » Sinon, pourquoi la douleur ? Pourquoi la peine ? Pourquoi ? Tu as une flèche en plein cœur, les veines ouvertes et le cœur qui s’arrête. Tu dois rentrer petit ange, tu dois affronter ce que tu as quitté, la force est-ce que tu l’as ? « Pourquoi je devrais rentrer avec toi ? » Poids correct, mais visage tâché par la sauvagerie du village, tu te heurtes à des murs. Le serpent qui protège, qui gâte, qui offre mais qui reprend. Nahash, ses yeux clairs, sa langue acérée, le mensonge qui passe pour la vérité et la douleur qu’il inflige en forçant les gens à faire ce qu’il veut, toi, t’es pathétique Ange, à comprendre les animaux et les plantes, à trouver du réconfort dans une chose si futile. « Embrasse-moi encore. » C’est une presque supplication, ça te donne l’impression de ressentir, d’être vivant. Les sourcils froncés, les yeux dépareillés qui jaugent les autres, les taches de rousseur sur tes joues qui s’accentuent avec le rayon de soleil qui frappe ton visage, l’angle est parfait. « Parce que je ne veux pas me faire toucher par quelqu’un d’autre que toi. » Mensonge, mensonge éhonté, il y a bien quelqu’un mais tu préfères oublier, la douleur tu la propages, autant souffrir et mentir, tu apprends des hommes mais ils n’apprennent pas de toi. Une main qui se glisse dans le cou de Nahash, accentuation de la pression pour le faire se baisser vers toi, l’autre main qui se glisse sous son t-shirt. Comment gagner le cœur d’un homme, Nephtys est de bon conseil, mais tu finiras par te dégoûter toi-même Angie, t’as presque les larmes qui coulent, ton âme se noircit encore un peu, t’aimerais oublier, t’aimerais vivre sans rien de tout cela. « Enfermé dans deux cages différentes, l’oiseau préférera toujours la clarté du ciel et l’entendu sauvage à un palais brisé. » Insolence, encore une fois, tu es ce qu’il a fait de toi, ce que le monde fait de toi, ton âme d’enfant tu la retrouveras, mais pas tout seul et pas de cette façon-là.
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Nahash Kipling


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MessageSujet: Re: ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange)   ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange) EmptyDim 17 Juil - 21:39



faire danser les serpents.

Tu détestes quand il essaye de t’échapper comme ça. Il devrait être heureux avec toi ; il devrait être heureux de vivre sous ton toit. Et de tous tes enfants, il semble pourtant être le plus insatisfait – et tu ne sais pas pourquoi. Tu ne veux pas savoir pourquoi. Parce que tu as tout fait pour lui, parce qu’il est prince en ton royaume. Ton Prince. Mais il préfère courir les rues, il préfère aller en voir un autre. Il ne se doute sûrement pas que tu sais. Il ne se doute sûrement pas que tu es au courant de son attachement pour un vil renard qui ne le mérite pas. Alors tu fais semblant. Tu fermes les yeux. Et tu avales ses mensonges comme autant de friandises trop sucrées. Un jour viendra, tu lui feras payer ses couleuvres. Un jour viendra, tu lui montreras qu’il a eu tort de te sous-estimer. « Pas à mes yeux. Ils ne te méritent pas. Tu es bien mieux qu’eux. » Mais quelque part, tu es devenu faible. Tu es faible face à ses grands yeux. Ce minois de biche aux abois, ce corps gracile qui ploie dans tes bras. Il est si beau, ton Petit Prince. Malgré la saleté, malgré les coups. Les bleus et les cicatrices. Malgré tout ce qu’on lui a infligé. Tu le trouves beau dans sa douleur et sa peine. Ça fait battre ton sang dans tes veines. C’est dans la souffrance que son âme se révèle. « Parce que je l’ai décidé. Parce que c’est là qu’est ta place, grondes-tu impatiemment, faisant claquer ta langue sur ton palais. » Il refuse de comprendre, n’est-ce pas ? Il refuse de comprendre que tu ne repartiras pas sans lui. Et même si tu dois l’obliger de ta voix de velours, même si tu dois siffler une douce mélodie sourde, il rentrera avec toi. Il rentrera.

Le petit corps se love contre le tien, tu sens sa chaleur qui t’électrise. C’est comme un charme. C’est comme un poison aussi. Ange a cette façon de déclencher en toi des torrents de lave en fusion, des désirs inavouables et inassouvis. Il est comme marqué au fer rouge dans ta chair et tu le détestes pour ça. Tu le détestes autant que tu l’apprécies. Tu l’aimes d’une façon morbide et malsaine, trop égoïste et possessive. Parce que ton petit Ange doit t’appartenir, à toi et à personne d’autre. Et même si tu le vends à tous ces hommes, le Prince doit un jour prochain revenir en son royaume. « C’est vrai, ça ? Tu ne veux que moi ? » Tu lui offres un sourire faussement ravi, appréciant pourtant la douceur de ses caresses sur ta peau. Il serait si facile de te laisser tenter. Il serait si facile de te laisser tomber. Ses pupilles sont comme une mer sans fond dans laquelle tu pourrais te noyer. Facilement, si facilement. Vivement, tu attrapes sa main, comme piqué au vif. Serrant les mâchoires, tu le presses contre la pierre froide et sale des murs de la ville. « On sait tous les deux que tu ne me veux pas. Pas comme ça. » Tu fronces un instant les sourcils, sembles te radoucir. « Pourquoi ? finis-tu par demander après un silence. Pourquoi lui et pas moi ? Qu’est-ce qu’il t’a donné que je ne t’ai pas déjà offert mille fois ? Que désires-tu que je ne peux t’apporter ? » Se sentait-il si malheureux dans cette vie ? N’avait-il pas tout ce dont il aurait pu rêver ? Sans toi, il serait encore à la rue. Sans toi, le monde se sert de lui. L’use et l’abuse. Sans toi, ton petit Ange n’est plus.
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Ange Deloiseau


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Date d'inscription : 12/06/2016
MessageSujet: Re: ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange)   ⊰ FAIRE DANSER LES SERPENTS. (ange) EmptyLun 18 Juil - 0:14


Les fantômes d’un passé oublier qui se rejoint pour former une seule et triste vie. Esclave d’une destinée que tu voudrais effacer, la douleur, l’oubli, la perte, le courage, l’amertume. Ensemble de sentiments, boule de nerfs. Et la rose parle, elle dit à ses contemporaines que les humains les tuent, que les bouquets sont fait des parties et que l’amour fane comme elles. Amour en verre qui se brise aux moindres faux mouvements. La solitude est une amie, l’esprit libre, le cœur qui se répare, l’âme qui ne craint rien, enfermée dans un étau glacé. « Je suis ce que tu as fait de moi. » Poupon, qui ne répondait que par oui ou par non, les traces d’abus sur le corps, la peau dénudée, liquide coulant entre les cuisses, les larmes d’un enfant. Ne pleure pas, arrête, il faut apprendre, résiste, ne hurle pas, ne ressent rien, c’est pour ton bien. Apprentissage, né avec une couronne sur la tête et les yeux d’un démon. Le berceau, vidé, du jour au lendemain, naissance d’un bouton d’or. Baisers brûlants sur une peau fragilisée avec le temps, le cuir n’est pas durci, il reste tendre et confortable. Les ongles qui se plantant dans le dos, abîmer ce qui est trop beau, ce qui est trop pur et le serpent qui se délecte de ce spectacle. Catin de luxe, gamin qui n’a jamais compris et qui ne comprendra jamais. Parfois les rêves d’un baiser sur la main, d’une demande, d’une bague autour du doigt, d’un rire. Les fantômes se frayent un chemin et refroidisse l’épiderme de l’ange. « Je ne suis pas un objet, je ne suis pas une poupée. » Rage de vaincre le serpent, de le terrasser d’un coup d’épée, enfant caprice. Pourtant la réalisation est brutale. Tu l’es, à tous les niveaux, objets qu’on achète pour satisfaire ses désirs, corps dont on dispose comme si était là la normalité de la vie, tu l’es. « Je suis une poupée. » Les sourcils froncés de dégoût de toi-même, les yeux qui se ferment empêchant les gouttes salées de dévaler ce visage. Non, une poupée on l’aime, on l'a caresse, on la prend dans ses bras et on évite de la brisée, tu n’es qu’un objet, un stupide objet que l’on fracasse contre les murs. Agacement dans la voix de Nahash et la peur revient au galop, plus vite que sa disparition. Le dégoût n’existe pas, sauf celui de toi-même, il n’y a que peu d’émotion, la peur, l’incompréhension qui tord le vendre, et la compréhension qui fait briller tes yeux, la joie. Limité par une humanité inhibé, bloquée au plus profond de ton cœur, ne pas comprendre. Le manège se met en marche, et tu décèles le faux sourire de l’infâme, et ton corps entier se tend. Tu manques d’avoué que non, ce n’est pas vrai, que tu veux juste partir, retrouver un fantôme d’autrefois. « As-tu honte de toucher une catin Nahash ? As-tu honte de me prendre devant tout le monde ? Es-tu dégoûté de passer après tant d’autres ? As-tu honte de moi Nahash ? Ce monstre qu’on regard de travers à cause de ces yeux dépareillés, à cause du fait qu’il soit un monstre ? As-tu honte de m’aimer ? De vouloir me posséder plus fort et profondément qu’aucun autre ? As-tu peur de ressentir ? » Amertume, tu lui cracherais presque à la figure, il a attrapé ta main au vol, tu le provoques comme tu provoquerais une guerre entre l’homme et la nature. Colère que tu n’as jamais ressentie avant, c’est douloureux, c’est chaud dans la poitrine. Le visage du serpent se calme, et les questions fusent, tu ne sais pas, tu ne sais même pas de qui il est question, tu ne veux pas chercher. Tu te débats, essaie de le repousser le plus violemment possible, essaie de te défaire de son emprise, beau diable qui refuse la morsure. « Je ne sais même pas de qui tu parles ! » Jamais un mot plus haut et que l’autre, et pourtant, ta voix s’est élevé plus haut que d’habitude, tu arrêtes subitement de bouger, oiseau qui se pose et qui fait la grimace. « Je ne sais pas de qui tu parles. » Tu voudrais disparaître, le monde te change, il te noircit.
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