(maleficent) ♔ mistress of all evil

« Dorna réfléchis tu ne peux pas partir comme ça en plein milieu de la nuit ! » l'homme essayait de raisonner sa moitié qui, sans lui donner beaucoup d'attention, remplissait une valise de vêtements. Elle avait le regard insensible et les sourcils froncés, elle voulait lui hurler dessus, le frapper, faire en sorte qu'il se taise mais elle n'était pas en position pour. Leur petite fille devait les avoir entendu se disputer, la rousse ne voulait pas causer plus de tord à son petit ange au boucles blondes « Le temps est horrible, il pleut des cordes. Je peux dormir sur le canapé et l'on en parlera demain Dorna... » mais elle s'en fichait. Elle se rendait bien entendu compte qu'elle subissait l'une de ses crises, elle savait que son traitement avait besoin d'être rajusté mais elle ne l'avait pas fait. Elle pensait que les pilules l'empêchaient d'être elle-même, l’affaiblissant pour la transformer en une gentille petite femme à l'image d'une lionne que l'on dresse en cage avec des coups. Elle avait logement réfléchit et finit par remplir ses pilules de sucre, retombant lentement dans la déchéance. Égoïstement, elle préférait vivre sans vie dans le danger et la folie ce qui voulait dire abandonner son mari et sa fille qui pourtant, elle aimait par dessus tout. Elle referma la valise et en se retournant vit que sa petite fille était sortit du lit. Elle se tenait, debout dans sa robe de chambre blanche, une peluche entre les mains. À ce moment précis c'est comme si une griffe venait de saisir le cœur de la jeune femme, faisant saigner l'organe de plus belle « Où tu vas maman... » d'un revers de la main, la mère efface ses larmes et s'abaisse à genoux devant la petite blonde âgé de cinq ans à peine « Maman doit partir voir tante Elsa, tu as intérêt à être sage mon petit crapaud. » ce surnom affectif dont Dorna avait presque oublier les origines. Elle se redresse alors et fait face à son mari, faisant dissiper son sourire pour l'attraper par la gorge et lui serrer doucement la chair de ses ongles vernit vermeil « Tu prend soin d'elle, comme si ta vie en dépendait. » car dans le fond c'était le cas, Dorna venait de proférer une menace à demi-dite avant qu'elle ne quitte l'appartement. Sur le chemin, elle attrapa un cadre photo qui protégeait un cliché d'elle et sa fille chérie. Elle laissa tomber le cadre pour briser le verre et récupérer seulement la photo qu'elle glissa dans la poche de son manteau tandis que les pleurs de l'enfant rythmaient les pas de l'adulte et les battement de son cœur malade.

La nuit sans lune, une pluie torrentielle et un vent digne du souffle d'un dieu. Au volant de sa voiture, elle songea à s'arrêter à un hôtel mais elle voulait juste la paix et la solitude, elle ignorait où-est ce que ses mains l’amenaient mais elle y allait. Attentive à la route, il ne suffit pourtant que d'un éclair pour arracher toute attention à la conductrice. Le volant lui manqua et la voiture glissa sur le sol mouillée, tombant alors dans un fossé qui finit par engouffrer le véhicule dans une chute vertigineuse. La jeune femme ne se réveilla que le lendemain matin aux premières aurores. Elle avait mal à la tête mais s'en souciait guère. La chute de la voiture avait été stoppée net dans une pente par un grand arbre au tronc épais, et sans ce dernier la véhicule serait encore plus bas, retournée avec peut-être une défunte au volant. Elle retira ses talons et ouvrit la portière sans prononcer le moindre mot. Elle laissa même son cellulaire sur le fauteuil passager avant de marcher dans la forêt. Les ronces lui entaillèrent la peau alors qu'elle avançait éternellement, le regard vide avec un but à la fois perdu et pourtant bien précis. Plus elle s'avançait, plus la femme qu'elle était se retirait de sa mémoire pour s'isoler dans un passé oubliable. Son nom demeurait encore mais il n'avait plus aucun sens. Lorsque la jeune femme se vit insuffler l'essence de la magie elle comprit qu'une page blanche venait de s'offrir à elle, et elle allait peindre avec des lettres de sang son nom dans la peur de tous les habitants du village.

Il lui arrive par moment d'observer cette photo qui se trouvait dans son manteau durant son arrivée au village. Fait incroyable : elle sourit sur cette photo, d'un sourire sincère et non pas mauvais, ironique ou sarcastique. Pire encore elle tient entre ses bras une enfant blonde. Elle aimerait pouvoir brûler ce cliché mais sans pouvoir l'expliquer, une vague de chaleur l'envahit lorsque elle observe les visages de cette photo. Chaleur qui lui donner parfois l'impression de se sentir plus vivante. Chaleur qui finit par s'user avec le temps, cette chaleur est aujourd'hui aussi similaire qu'à un picotement sur la peau. Mais cette photo, elle finit par encourager Dorna à apprendre toujours plus de choses sur le Village et ses habitants. Elle veut pouvoir comprendre d'où lui viennent ses pouvoirs. Elle se fiche de savoir qui est l'enfant, mais la photographie est la preuve que certaines choses manquent aux habitants du village et dieu sait ô combien Dorna est déterminée à découvrir ce qui se trame dans les bois.