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 For now I am winter (Oz)

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Hosanna Beaumont


Messages : 189
LE MIROIR : For now I am winter (Oz) 7cWnHMd
Date d'inscription : 30/05/2016
MessageSujet: For now I am winter (Oz)   For now I am winter (Oz) EmptyJeu 9 Juin - 10:37


For now I am winter
Oeymandias & Hosanna
Made of stone, eternal and animalistic, beautiful and cold, soulless, and yet filled with a hidden, terrifying life. He was surrounded by the aura of a tranquil emptiness, with air and stars, with this desolate death.

Au pourpre d’un couchant mêlé d’or et d’argent le royaume s’esquisse des paysages désolants, la lune révèle les implacables reflets d’un danger éternel, mystique des âmes enchevêtrées dans les vices meurtriers, dans ce château brûlant les ruines d’un peuple antique, figé dans la pierre stellaire, une silhouette marche, elle semble égarée, perdue dans l’immensité des dédales arabesques, des statuaires divines, étranges, exhalant des vies mourantes. Sur ses épaules la robe de coton ouvragé dessine ses formes exquises, ses cheveux lâchés, sauvage la belle naufragée qui promène ses pas au silence de pensées secrètes, partagées dans le vide éblouie d’une demeure glaciale. La veille, elle offrait son existence à une ombre blanchâtre, avare de parole, avare de geste, une larme s’échappa, traitresse, des paupières violacées de la fille pâle, stoïque, paraissant la séraphine distraite, courageuse d’un sacrifice perturbé. Pour sauver son père elle a tendu sa paume à l’inconnu, des rumeurs entendues, ouï inconsciemment, elle a pesé ces mots, ces histoires, ces légendes, de malédiction dans ces terres sombres elle connait, elle soigne, elle baume les plaies que sorcières et bandits apposent chaque jour aux innocents. Aujourd’hui la victime se déclare, mais intouchable à sa prestance royale, c’est le calme enchanteur qui se dégage de son aura. Aujourd’hui, elle a visité l’édifice, une partie, pour s’abreuvoir de  ses agates de pluie de magnifiques décors auréolés d’une immobilité spectrale, les miroirs exhument le corps recouvert de lin, elle place une main sur la face lisse d’une psyché, les cloches cristallines sonnent l’aube d’un repas demandé, ordonné. La nourriture sera empoisonnée.

La sale, géante, présente un banquet aux saveurs des milles et une nuit, richesse d’un terrible écho passé devine-t-elle, celle qui ne mange pratiquement jamais, son hôte, ne se montre pas, elle sent pourtant une présence grondante dans les affres de cachettes, elle est immense cette pièce baignée dans l’agonie des métaux précieux, oppressante, l’enfant s’étouffe d’une panique incandescente, non pas à la perspective de voir son bourreau, de rencontrer l’être cruel menaçante mais celle d’un torrent de luxe qu’elle ne peut supporter, celle appréciant la simplicité. Debout, devant cette table allongée, lascive, d’un chêne verni à l’oraison de bals costumés, elle n’effleure pas les fruits juteux ni les viandes rares ni les épices venues d’un au-delà curieux, elle s’assied délicatement, le bruit de l’étoffe mielleuse s’accrochant au cuir d’un fauteuil moelleux. La biche ferme ses yeux ruisselant de pensées pour sa famille absente, se replie dans les souvenirs lumineux, alors que le possesseur aiguise ses griffes derrière son siège, les bruits effrayants n’atteignent pas les sentiments de la jolie prenant enfin la fourchette soignée, elle entend l’ordre d’un seigneur, d’une voix abyssale sortant des tréfonds d’une tristesse solitaire, mange quémande-t-il. La captive obéit un instant, et la voix harmonieuse s’envole dans l’espace grisâtre, éclairé des chandelles immortelles. « Si vous voulez me condamner dans un cercueil je ne me débattrais pas. » car la mort n’existe pas dans cette contrée lointaine, le sommeil est le sort mauvais, le châtiment détestable, sans recours à l’action, pétrifiée dans une résine aux ronces narquoises, quelques seigneurs abusent de cette malédiction, mais l’enfant reste stoïque face à son destin cerclé d’un diamant mortuaire. Elle ne relève pas la tête, son visage masqué dans l’ombrage d’une lune faiblement chatoyante, d’une politesse plus que d’une curiosité malsaine… « Puis-je vous voir ? » Voir à  quoi ressemble mon orage, à quoi ressemble l’étranger ayant réclamé la fille d’un marchand. Pour ressentir les souffrances d’un homme enfermé dans une peau de bête.
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Ozymandias Satie


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Date d'inscription : 11/05/2016
MessageSujet: Re: For now I am winter (Oz)   For now I am winter (Oz) EmptyDim 19 Juin - 10:24


Un pacte. L’homme malheureux n’est pas revenu. Terrorisé. Charogne préférant y envoyer sa fille, espérant que la belle saura charmer le monstre. S’écarter de ses pattes, s’arracher à ses appétits voraces. Chaperon ligoté dans la gueule d’un fauve. Ricanement en repensant à la scène, à cette improbable rencontre. Il espérait revoir le vieillard, c’est une jeune femme qui s’était présentée. Poupée souillon. Créature drapée dans ses guenilles, la piété en étendard. Malheureuse enfant qu’il n’avait pas su dévorer. Trop attendri. Premier soir. Il lui a ordonné de porter une robe, une véritable, et plus ces chiffons. Le soir. L’humain est tombé. Lambeaux de chair qu’il piétine. Une bête s’élève et arpente les couloirs, joue de griffes sur les murs, s’amuse à provoquer quelques sons. Résonance entre les parois d’un manoir délabré. Les miroirs sont absents entre les murs. Juste un reflet dans la chambre qu’il lui a attribué. Une psyché aux coins fracassés. A ne plus supporter la vue de son visage – homme ou animal. A ne plus savoir à quoi il ressemble. Triste chimère. Il est un monstre, un véritable entre les couloirs d’une demeure trop grande. Labyrinthe. Le corps blanc se traine. Il ne joue plus, n’a même pas le gout de la chasse. Plus humain que bête ce soir. C’est la première fois qu’il l’affronte, qu’elle pourra apercevoir la vérité, s’imaginer, quelques morceaux dispersés à sa vue.

Le banquet.

Festin. Il y aurait de quoi nourrir plusieurs familles. C’est pour elle, c’est surtout un piège. Voir si elle est si idiote que son père. Voir si elle abusera, elle aussi. D’une pomme qui se déguste, de l’autre qui plonge dans un profond sommeil. D’une cloche à soulever qui relève l’incroyable, de l’autre qui montre une tête fraichement ramassée. Un banquet infernal. Une invitation à la table du Diable. Mais elle n’a rien touché. Quelques errances d’une fourchette mais le geste est suspendu. Timidité ? Il ignore. Il se dérobe entre les ombres. Jamais elle ne verra ce qu’il est. Quelques morceaux sont apparents, à la lueur de chandeliers mourant. La peau blême, malade. Blanche pour saluer la lune. Les griffes se posent au dossier où repose l’inconnue. Armes tranchantes, effrayantes. L’animal se réjouit de l’odeur, chair humaine, femme, et la peur qui menace en sous-jacent. Excitation de la bête. Féroce adorateur de ces frissons à la nuque des peureux.  « Tu paies de ta vie pour un vieillard, pourquoi ? » Gronde la voix. Caverneuse. Difficulté pour parler. Pourquoi accepter le sort, pourquoi séjourner entre les murs en ruines, pourquoi rester avec moi. Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Le mot s’hurle entre les parois de son crâne. Muet sur les lèvres. « Je ne garde pas les princesses prisonnière, je les mange » Les mains se resserrent sur le dossier, des griffes qui s’impriment dans le velours. Ça se lèche les babines. « Tu sais à quoi je ressemble » Un sifflement à la nuque de l’invité. Tous connaissent la légende. L’homme pâle, l’animal aux bois difformes. Une mise à prix, des moqueries, et ces soldats envoyés à sa recherche. Têtes sur des piques.
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Hosanna Beaumont


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LE MIROIR : For now I am winter (Oz) 7cWnHMd
Date d'inscription : 30/05/2016
MessageSujet: Re: For now I am winter (Oz)   For now I am winter (Oz) EmptyVen 1 Juil - 20:31


D’un festin de roi elle plonge dans l’ignorance, la fourchette ivoirienne dessine des arabesques sur l’assiette de porcelaine tandis que la Belle ferme ses paupières mêlées d’un violet fatigué, elle n’a pas dormi la veille, femme allongée au précipice, le manque d’une famille, le sacrifice, elle a versé quelques larmes sur ses joues rosies par l’effervescence d’une tristesse naissante. Assise sur le siège de bois, œuvre d’un monarque certainement, elle sent les griffes sur le dossier, elle n’a pas peur, stoïque créature de marbre ceignant dans la robe d’une défunte reine, elle qui n’a jamais vraiment apprécié ces spectacles de luxe, miel sirupeux dans les graals des hauts placés, Hosanna est la fille solitaire, celle des promenades rêveuses, des songes éphémères, la jolie fille d’un marchand fantasque qui pense les plaies par quelques mots sauvages, d’une bonté suprême. D’une voix rauque, grave, d’une voix désincarnée sortant d’un tombeau de souffrance, elle entend l’inquiétude, le questionnement, elle ne sait que répondre à cette question, c’est elle, simplement, elle et sa volonté d’obéir, de verser le sang, son sang si possible pour réparer quelques fautes charmantes, elle a cette lueur dans ses iris que la Bête ne voit pas, n’aperçoit pas, elle a cette expression ravissante, celle de l’égarée, perdue dans l’immensité, elle a cette force aussi, dans ses veines stridente, douloureux ruisseaux somnolant. L’instrument de métal tombe, chute d’entre ses mains froide, paumes de marbre qui soignent. Elle sourit quand le monstre explique la sentence, elle tend le bras. « Allez-y. Je ne sais pas si je suis de bonne saveur par contre. » Rares sont les fois où la jolie succombe à la provocation, une lueur dans ses paroles d’amusement murmuré virevolte maintenant entre les murs d’une ruine d’une demeure autrefois magnifique, elle le pense, imagine.

Alors l’ange se lève, n’écoute pas, comme en transe la sirène elle suit l’horizon, les mouvements voluptueux de sa parure épouse ses formes discrètes, sculptées dans le coquillage de Venus elle-même ; ce tableau l’ensorcelle, l’image d’un visage serein, apaisant, elle se permet d’y effleurer de ses doigts, humble pénitente, la toile abimée. « On dirait la vierge. » chuchote-t-elle. Elle reste, comme figée, pétrifiée, plantée devant l’image d’une jeune morte, tête baissée. « Je ne prête pas attention aux rumeurs et aux commérages du village » la jeune parle, de mots féroces, autoritaires peut-être, elle semble de ces souveraines implacables où vibrent les décisions sages, justes, sans appels aussi. Des murmures elle ne fait pas attention, de jugement elle n’oserait pas, toujours les pieds dans les herbes verdoyantes, là où le peuple est absent. « Si vous ne m’endormez pas, que deviendrais-je ? » Les réflexions s’affolent, la voix se teinte d’une exclamation, d’une anxiété cette fois-ci qui ne se cache plus, aride effroi d’un désir viril, elle n’en veut pas, rejette, frissonne. « Je ne pourrais pas. Je ne pourrais pas faire ça… » Honnête marquise qui s’installe cette fois-ci sur les marches de l’estrade, son visage voilé dans les tissus de son vêtement, honteuse vierge qui se recueille sur l’autel d’un esprit clairvoyant. Elle aimerait lui dire, elle aimerait s’agenouiller pour s’excuser, pour excuser ses fautes malintentionnées, ses erreurs passées, elle souhaiterait le connaitre car, d’une apparence invisible, d’une malédiction certaine qu’elle devine, elle voudrait poser sur ses blessures purulentes la trace d’une affection sincère. « Il viendra ce temps où nous nous connaitrons mieux. » dit-elle.
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Ozymandias Satie


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Date d'inscription : 11/05/2016
MessageSujet: Re: For now I am winter (Oz)   For now I am winter (Oz) EmptyMar 12 Juil - 18:15


Les griffes jouent contre le bois, s’insèrent et raclent dans le centenaire. L’impatience se note dans les gestes. Il voudrait pivoter le siège, lui montrer ce qu’elle doit affronter, lui expliquer dans quel bourbier elle s’est enfoncée. Stupide princesse. Provocatrice aussi. Un sourire s’étend. Une maladresse faciale. Difficile de sourire pour le monstre. Ça s’étire des deux côtés, ça dévoile les dents affamées. Gout. « Il n’y a qu’un moyen de le savoir… » Une paluche remonte à la gorge, se fait étau le temps d’une seconde. Menton griffé, scalpé d’une trace infime. C’est assez pour laisser perler le sang. Incarnat sur le dextre qu’il ramène à ses lèvres. Animal dépendant de la chair des autres. Adorateur du sang. Une Bête. Un démoniaque. Qu’importe le nom. Il porte tous les malheurs. Goutte sur sa langue. Si infime. A savourer comme le plus précieux des mets. Ce qui convient aux mortels l’écoeure, est cendres pour lui. Du sang. Il s’éloigne. Ne veut pas commettre l’impossible. L’erreur.

Enfant dansant sur les dalles. Il l’a laisse voguer dans la pièce, se faire charmante sous la lueur des chandelles rougeoyantes. Électricité encore bancale. Il mélange les tons, les nouveautés. Emprunte souvent à Wonderland. Et elle prétend ne pas connaitre les rumeurs à son sujet, ne pas savoir comment on le décrit. Menteuse siffle le monstre entre ses crocs. Menteuse balaie la pièce d’un souffle, et ravit les lumières. « Tu ne peux pas être aussi naive, aussi… idiote pour ne pas avoir écouté les rumeurs » Ces murmures qui se distillent entre les ruelles du village, dans les maisons, dans l’esprit de chacun. Des chuchotements. Des avertissements. « C’est comme l’histoire des loups… tout le monde sait qu’il ne faut pas les approcher » Ces chiens affamés, ces singuliers prenant l’apparence de charmants canidés, emmenant les jolies sur leur dos. Il les connaît, les chasse, parfois les aides. Instabilité des décisions. La peur gagne au cœur de la petite. Myocarde désaccordé. Il écoute. Ne comprend pas la panique soudaine. De questions qu’elle pose à voix haute. Craint le pire. L’animal se traine dans la pièce. Monstre dont les bois chatouillent les poutres. Impérial créature joignant les ombres. Toujours voilé à la vue de la Belle. « Tu restes avec moi… tu restes ici. Le château ne te plait pas ? » Les mots deviennent difficulté. Peu habitué à parler. « Tu as peur que je… » Il s’arrête. S’étonne un instant. Se questionne. « Je ne veux pas de reine » Qu’il prononce, avec assurance, de trop. La sienne est morte. Des années plus tôt. Autrefois. « Tu as déjà croisé Clemens ? Tu peux lui demander ce que tu veux, mais pas d'aller dehors, ni de te ramener des objets du marché. »


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