I. Le contexte

Dans la Forêt Noire dansent les silhouettes brumeuses de personnages légendaires, ils valsent entre les ruelles pavées, dans les ruines d’un paysage désolé, riche, verdoyant des contes de fée. Il était une fois s’amuse sur les lèvres quand un livre atterrit sur les paumes ouvertes de ces belles gens ignorantes des univers les entourant ; le chaperon nargue la débauche son corps recouvert de velours pourpres, dans les bois elle batifole, rejoint Jack et son haricot. A l’abri, enfermés, les patriarches, les anciens surveillent la jeunesse trop insouciante pour comprendre les enjeux tournoyant dans les iris pernicieuses, ils ont la volupté des immortels, les secrets gardés sur les lippes, fermés dans le grenier tandis que le village repose, vit dans la sécurité. L’enfance est sacrée dans les chalets, les loups sont gardiens des innocents, troupeau de brebis égarée.

Ils ne savent pas que la ville fourmille de centaines de barbare à côté des montagnes protégeant l’antre d’une secte bien gardée, car le village est clos pour les fugitifs, car le village regorge de lieux magnifiques, grand, c’est un pays dans un pays, poupée russe qui joue des mélodies quand la nature, la magie s’impose comme déesse aux croyances humaines. L’Allemagne a bercé en son sein les fondateurs, les observateurs, Grimm, Goethe, écrivains, artistes, poètes tranchant à la divinité une parcelle de magie. Elle a éclos entre les massifs montagneux, s’élèvent châteaux et lacs de larmes fascinant, les métamorphoses ravies, les malédictions souveraines. Ils sont là depuis quelques millénaires et minuit les enchaîne, lorsque le jour succombe à sa sœur argentine, minuit sonne le glas de la bestialité, monstres et sorcières se réveillent. Alors les portes se ferment, saignant des sacrifices prochains.