⊰ DARK PARADISE. (nahash)

“Evil is not born, it is taught.” On ne naît pas vilain, on le devient. Le Mal, c’est comme un poison qui coule dans les veines ; c’est comme une maladie qui ronge de l’intérieur. Inutile pour vous de lutter, le Mal finit toujours par gagner. On ne combat pas le Mal, on s’y soumet. On lui ouvre ses bras, son cœur. On lui ouvre son âme et on l’accepte tout entier. Parce que le Mal ne vous laissera jamais tomber, le Mal restera à vos côté pour toujours. Quand tous les autres partiront, mourront, vous abandonneront, il ne restera que le Mal. Encore. Toujours. Le Mal. Et si on hésite d’abord à le rencontrer, à lui parler, on finit par s’habituer à sa douce mélodie envoûtante, à ses jolis mots qui nous rappellent que nous sommes bien peu de choses sur cette Terre. Le Mal nous ouvre les portes d’un monde que nous ne soupçonnions pas ; le Mal nous montre un chemin où la liberté fait loi. Il faut succomber au Mal, c’est la seule chance que vous ayez.
Je ne sais pas pourquoi je suis devenu ainsi, pourquoi j’ai laissé la pourriture me gangréner. Peut-être parce que personne avant le Mal ne m’avait aimé ; peut-être parce qu’on m’a toujours sous-estimé. Enfant non désiré, rejeté par ses pairs, j’ai plongé dans les ténèbres pour leur échapper. Échapper à tous ceux qui ne voulaient pas de moi, à tous ceux qui riaient de moi. Le Mal m’a accepté tel que j’étais, avec cette lueur de folie dans le regard, avec ce sourire de travers et ma voix sifflante. Le Mal m’a montré tout ce que je pouvais faire, tout ce que j’étais capable d’accomplir seul. Il m’a soufflé à l’oreille que je pourrais être maître de l’univers et je l’ai cru.
Empereur des bas-fonds, je suis à la tête d’un empire des âmes échouées, éplorées. Je tiens contre mon flanc tous pauvres êtres égarés – ceux qui ont perdu leur chemin, ceux qui ont été repoussés. Ceux que la société a abandonnés. Je les recueille, je les nourris. Je leur offre un abri. Je regarde leur laideur sans grimacer ni sans en être dégoûté. Je leur ouvre mes bras et ils deviennent mes propriétés. Chacun d’eux est comme un de ces Enfants Perdus. Ils me doivent tout, ils me le rendent bien. Je suis leur père, leur ami. Leur amant, parfois. Je suis leur existence. J’ai empoisonné leur esprit depuis longtemps déjà, implanté la graine de l’impuissance et de l’obéissance jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien que leur amour pour moi. Et ils font tout ce que je leur demande. Ils font tout ce que je désire. « Rends-le heureux. » « Avale. » « Mets-toi à genoux. » « Vole ses bijoux. » « Fais-moi plaisir. » Un peu de poudre d’oubli est leur cadeau, pour y noyer leurs pires cauchemars. Pour y noyer leur désespoir. Je détruis leur vie et la rends plus belle à la fois. Artiste, peintre, sculpteur, je les remodèle à mon image comme le fit Dieu avec Adam et Ève à l’aube du monde. Ils sont mon peuple, ils sont ma famille. Ils sont mes sujets. Je les aime et je les hais. Je suis le poison dans leurs veines ; je suis le Mal qui les malmène.
Il est peut-être venu du Ciel ou bien né dans une étoile, avec ses boucles trop claires et ses grands yeux d’enfant. Il a la peau blanche comme un manteau de neige un matin d’hiver et un corps frêle qu’il me serait possible de briser en un court instant. Douce obsession, étrange fascination pour un petit être qui ne semble pas de ce monde. Qui semble au-dessus de tout le monde. Et quand je pense l’avoir enfin entre mes mains, il s’échappe, court loin de moi. Il se sauve, il m’évite. Il me rend fou. J’aimerais le posséder tout entier, j’aimerais qu’il soit mien. J’aimerais qu’il guérisse cette étrange folie qui me domine quand je pense trop à lui. J’ai vu en lui tant de lumière que j’ai été aveuglé pendant un instant. Et puis il s’en est allé. Il est parti. Il m’a quitté. Je n’aime pas l’idée qu’il ait pu croire pouvoir s’en aller comme si je n’étais rien. Comme s’il avait le choix. Je n’aime pas l’idée qu’il ne soit pas si désespérément attaché à moi qu’il ne soit pas déjà revenu en rampant à mes pieds. Patience, Petit Prince – je viens te chercher.

Pardon pour ma lenteur, en ce moment j'ai du mal mais je voulais pas bâcler la lecture de ta fiche parce que c'est une merveille, cette tension que tu mets dans tes phrases, ce personnage totalement fascinant, dangereux, je suis amoureuse je crois c'est beau c'est parfait ! et ta plume on en parle pas c'est un petit bijou

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes du Village, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pense à faire un détour par la LE REGISTRE DES PERSONNAGES. Tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres villageois. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.